Ce dimanche 13 janvier nous étions nombreux de l'ADFE à suivre Marlène pour cette randonnée proposée dans les bois de Gammarth, à une vingtaine de kilomètres à peine de Tunis. Randonnée pédestre qui n'empêche pas l'intérêt porté à la végétation environnante. Les arbres étaient essentiellement constitués de pins d'Alep (Pinus halepensis) et de différentes essences d'Eucalyptus dont E. camaldulensis qui perdaient leur écorce. Au sol on pouvait voir les nombreux rouleaux de ces lambeaux d'écorce de couleur brune.
D'une hauteur moindre, les arbustes pas encore fleuris des Acacias (A. saligna et A. cf. salicifolia ) que les services des forêts emploient fréquemment pour la fixation des dunes et les lyciets (Lycium europaeum), solanacées remarqués par leurs petits fruits, perles d'un rouge vif. De nombreux buissons de genêt blanc (Retama raetam Forsk.) aux rameaux dénudés ne devraient pas tarder à fleurir.
Le sous-bois est principalement occupé par les Oxalis pes-caprae dont les belles fleurs jaunes ont été illustrées dans notre article précédent. Parmi les graminées (Poacées) qui ont retenu notre attention citons Lagurus ovatus (ou queue de lièvre).
Tout au long de notre cheminement dans cette forêt de Gammarth il ne nous a pas été donné de remarquer les orchidées ou les Ephedra. Ils devraient pourtant être bien représentés dans quelques semaines.
Les asperges sauvages (Asparagus acutifolius L.), fréquentes et si appréciées, sont encore dépourvues de leurs nouvelles pousses.
De cette même famille (les asparagacées) et sans doute récemment introduite en Tunisie car non mentionnée dans les flores classiques de Tunisie (Cuénod et al..) une plante grimpante s'accrochant à nos pieds Elide asparagoides L. Cette plante grimpante, ornementale, que de prime abord nous avions pris pour la salsepareille (Smilax aspera) est originaire d'Afrique tropicale et d'Afrique du Sud. Largement installée sur plusieurs continents, elle risque de devenir invasive.
Dans cette forêt de Gammarth, certaines niches sont occupées par une euphorbe propre à la région méditerranéenne, Euphorbia terracina L. (euphorbe de Terracine ou encore euphorbe des dunes).
Une clématite (Clematis cirrhosa) aux grandes fleurs blanches mêle son feuillage aux arbustes environnants
En accédant sur la plage, une asteracée en fleur : Launaea sp.
En bordure de mer, beaucoup d' aegagropiles, ces pelotes marron souvent d'une parfaite sphéricité, constituées par l'agglomération des fibres des posidonies (Posidonia oceanica L.) sous l'effet des vagues. Faisant leur lit, très peu de gastéropodes mais une profusion de coquilles ouvertes de bivalves rejetées par la mer, espèces banales de notre littoral parmi lesquelles nous avons reconnu :
Donax trunculus qu'ici nous appelons "haricots de mer"
Mactra corallina, en quantité surprenante, généralement d'un blanc laiteux
Glycimeris glycimeris (ex Pectunculus glycimeris) ou pétoncle
Arca noae ou arche de Noé
Solen cf. marginatus. ou "couteau"
Cerastoderma glauca (ex Cardium glaucum) = coques
Rappelons que les posidonies, souvent appelées à tort "algues" à cause de leur habitat marin et de leurs feuilles en longs rubans verts, sont en fait des angiospermes monocotylédones formant des herbiers dans les eaux peu profondes de la Méditerranée.
Sur cette photo, en haut à gauche Mactra corallina encadrée par des Donax trunculus. En bas, à gauche, la forme costulée est Cerastoderma glauca. Les coquilles rectangulaires sont des Solen.